Philippe Deville


2011


En 1985, un jeune coureur, alors inexpérimenté, participait pour la première fois à la mythique classique. Si, pour l'époque, sa précocité n'était pas extraordinaire (Amar Hami et Blaise Kretzmeyer ayant fait bien mieux au même âge), l’avenir révélera que, bien qu’il ne gagna jamais, il devint un des coureurs les plus emblématiques de Sedan-Charleville.
1988
Bien sûr, je n’oublie pas un autre ardennais (voir par ailleurs), qui marqua lui aussi l’épreuve de son empreinte : Jean-Pierre Piètrement. Si ses résultats sont, en valeur, supérieurs, il n’en demeure pas moins que la longévité de Philippe Deville impose tout autant le respect.

En 1989, Y-M Chopart, estimait que Deville (20 ans) était un des plus grands espoirs ardennais, si ce n'était le meilleur. La suite allait lui donner raison, l'ardennais dominant le hors stade départemental pendant les vingt années suivantes. Bien sûr, quelques coureurs ont fait irruption entre temps dans le paysage de l’athlétisme ardennais mais ceux-ci restèrent sur la piste ou n’eurent pas de longue carrière, quand d'autres enfin, partirent sous d'autres cieux. Finalement, son plus grand adversaire ne fût autre que son frère cadet (Olivier), avec qui, la lutte dura tout au long des années 90 avant que ce dernier ne raccroche.
Philippe restera avant tout le second performeur ardennais après J.P. Piètrement (1h14'04" contre 1h16'27" sur 23.9km). Après l'allongement du parcours en 1992 (24.3km), il réalisa encore 1h17'43" (qui est dans l'absolu sa meilleure performance, compte tenu des 400m en plus) quand son frère se "contenta" de 1h19'25" (mais 1h17'28" sur 23.9km).


1989

Au début des années 90, il dut mettre l'athlétisme de coté, suite à des ennuis cardiaques. C'est pour cette raison qu'on le retrouve en 1992 en non licencié à une anecdotique 157ème place. Finalement, il pourra poursuivre normalement la suite de sa carrière. Il eut été dommage qu'elle s’arrêtât la.
Tout comme son modèle, J.P. Piètrement, Philippe Deville réussira deux fois à prendre la place de premier Français. Seuls Patrick Joannes et Fernand Kolbeck ont fait mieux. D'autre part, il chapeaute aussi bien le classement de meilleur Ardennais (10 fois) que celui de meilleur régional (7 fois). Deux records qui risquent de durer très, très longtemps, personne ne semblant capable de prendre durablement la relève.
Enfin, il est en tête du classement par point des 20 premiers régionaux mais aussi de celui des 30 premiers au scratch.
Malgré son passage en vétéran, Deville continue d'aligner des chronos de premier plan (moins de 1h25') et si les pépins physiques l'épargnent encore au bon moment, il y a fort à parier que l'on croisera encore longtemps sa grande silhouette sur la route menant de Sedan à Charleville.

2006

La presse en parle :

2003_Sylvain Pohu :
A moins d'une semaine de Sedan-Charleville, Philippe Deville tient la forme mais ne veut pas se mettre de pression. Comme chaque année, Philippe Deville monte en puissance à l'approche de Sedan-Charleville. « C'est ce que je voulais : avoir des résultats réguliers ».
Vainqueur des dix kilomètres de Nouzonville devant ses camarades de club Nivet et Grégoire (malgré sa « sortie » d'une bronchite), il ne veut cependant pas se mettre trop de pression pour cette 83e édition de la plus ancienne course de ville à ville de l'hexagone.
« Les années précédentes, je me prenais la tête avec cette course, concède-t-il encore. Et je finissais toujours déçu. J'étais trop sous pression. J'aborde donc ce Sedan - Charleville avec la forme du moment. Je me sens frais ».
« Je n'ai pas vraiment préparé spécifiquement la course. Mais j'ai effectué de bonnes séances longues. De toute façon, mon objectif prioritaire de cette fin de saison, c'est le semi-marathon de Reims où je vise 1h08 voire 1h07 si je suis vraiment bien. »
Ensuite, une fois la saison hivernale arrivée, le frère d'Olivier, qui sera également au départ de Sedan-Charleville - « pas au top mais pour finir dans les quinze premiers » dixit Philippe - ne coupera pas comme à son habitude durant deux mois.
Il compte en effet participer au cross et notamment faire les championnats. « Si je pouvais aller jusqu'aux interrégionaux, ce serait bien. Je veux effectivement mieux aborder le printemps », admet celui qui a un record à 1h17 sur le nouveau parcours (1h16 sur l'ancien).
A 38 ans, Philippe Deville, dont la meilleure place fut 7e en 1989, ne se battra sûrement pas pour la victoire mais figurera parmi les premiers Français et a fortiori parmi les meilleurs régionaux. En tout cas, la passion est toujours là.


Déclarations :

1988 _ Jean-Pierre Piètrement : " Philippe a réalisé une course extraordinaire et la relève dans les Ardennes, grâce à lui, est assurée…"
_ P. Deville : "Dimanche dernier, j’avais pris un coup au moral après avoir été battu par Hami, lors du semi-marathon de Mouzon. Cette saison, j’avais tout misé sur le Sedan-Charleville et je ne voulais pas le rater. En m’octroyant la 7ème place, je vois que je ne me suis pas trompé d’objectif ".
_ A. Hami :  Je suis étonné par la prestation de Philippe. Il a incontestablement frappé un grand coup… "

1989 _ P. Deville : "Je me suis accroché au groupe de tête durant les cinq premiers kilomètres, mais j'avais présumé de mes forces et je n'ai pu soutenir le rythme. Après avoir décroché, je me suis retrouvé seul. J'attendais De Blander mas celui-ci ne revenait pas et c'était dur d'avoir comme seul point de mire le bitume avec en plus un vent qui me gênait. Avec un lièvre ou quelqu'un susceptible de me relayer, je crois que ma performance aurait été plus honorable."
"Je suis sur les traces de Piètrement. Jean-Pierre a toujours été un exemple pour moi et j’espère que j'enregistrerai une carrière identique à la sienne. Le public m'a énormément encouragé, il sait qu'il peut compter sur moi dans les saisons à venir. Je ne le décevrai pas..."
"1h16'27", j'améliore mon temps d'une minute. Sedan-Charleville était un de mes objectifs de la saison. J'ai rempli mon contrat. J'aurais pu rester plus longtemps avec les hommes de tête, mais j'ai préféré y aller à mon rythme. Je ne termine pas loin deux."
  
1995 _ P. Deville : "Il y a quinze jours, j'ai eu une déchirure au mollet. Je ne pensais donc pas être là. Mais finalement, ces dix jours d'arrêt m'ont retapé. Cette fraîcheur physique m'a permis de terminer dans les vingt premiers. Je ne voulais pas battre mon frère au sprint. Entre frères , on ne peut pas se faire ça."


1996 _ P. Deville : "Je suis très heureux de ce résultats en dépit d'un temps somme toute moyen. Il y a quelque semaines, je ne pensais pas être là aujourd'hui. Rendez vous compte, voilà six mois que je n'ai pas fait de compétition à cause d'une blessure au mollet. Malgré cela, je réalise une superbe course mais grâce à ma fraîcheur et à mon expérience."


1997 _P. Deville : "Je remercie le public du fond du cœur  j'ai vraiment été impressionné par les applaudissements  Franchement, c'était super, extraordinaire. Je suis un peu déçu par ma place, je n'étais pas très en rythme. J'ai voulu préparé cette course de la meilleur façon mais j'ai négligé un peu la fraîcheur. Ce n'est pas mon meilleur résultat mais je suis satisfait."


1998 _ P. Deville : "Je suis resté un mois sans faire de compétition et je l'ai ressenti aujourd'hui. Je manquais énormément de rythme et, du coup, j'ai beaucoup fait l'accordéon. J'avoue que je suis passé un peu à coté de ma course. Le chrono est pourtant pas trop mal mais je pensais valoir mieux et entrer dans les dix premiers comme en 87 et 89. C'est mon principal regret, aujourd'hui. Maintenant, j'ai l'intention de me teste sur le marathon et je ferai une première expérience dans cette discipline fin octobre au Luxembourg."


2000 _ P. Deville : "Malgré des performances chronométriques modestes comme tout le monde, les conditions étaient somme toute assez peu idéales, avec la chaleur et du vent. Je concrétise néanmoins une saison très positive."


2001 _P. Deville : "Je suis passé à coté de ma course. J'étais pourtant très bien jusqu'au 15ème. Ensuite, j'ai eu des coliques. J'ai été obligé de m'arrêter de nombreuses fois. J'étais pourtant près d'un bon résultat, dans les dix premiers. La huitième place était jouable."


2002 _ P. Deville : "J'ai réalisé une belle course. Tout en progression. Je suis parti moins vite que le années précédentes car j'étais moins en confiance. J'ai appuyé à partir du 15ème et j'ai très bien fini. J'ai donc géré ma course différemment et je me suis fait plus plaisir."

2003 _ P. Deville : "C'est super! Quand tu te retrouves dans un groupe comme ça, tu as envie. si la course ne s'était pas ainsi présentée, sans doute n'aurais je pas fait le même temps. Je suis même étonné de finir aussi bien. dans ma tête, je voulais tenir une rythme de 3'15" au kilomètre et finit comme je pouvais. C'est un peu l'inverse qui s'est produit."

2004_ Interview (par Cédric Goure)
Philippe, comment avez-vous vécu la course?
"J'ai connu un démarrage si pénible que je ne pensais pas terminer si bien. Mais j'ai trouvé d'un seul coup la bonne cadence, en conservant de bonnes sensations jusqu'au bout. A mon plus grand plaisir, j'ai réalisé un temps sensiblement égal aux années précédentes (1h19'34"), qui confirme ma régularité. Je souhaitais réaliser moins de 1h20', c'est fait."
Avec quelle ambition étiez-vous venu?
"Je voulais absolument bien me comporter, car il s'agit d'une épreuve référence. A défaut d'être particulièrement affûté parce que j'ai beaucoup couru dernièrement, j'étais en forme. Sans compter la motivation que ressent un ardennais sur cette classique."
La baisse du nombre de participants a-t-elle influé sur la popularité?
"Je n'ai ressenti aucune différence par rapport aux autre années. C'est vrai que la masse a diminué, mais le plateau était tout de même de qualité? Je dois encore dire un grand bravo au public, il a été sensationnel! D'ailleurs, je n'ai jamais vu un tel engouement ailleurs."
Quel est votre meilleur souvenir de Sedan-Charleville?
"Il s'agissait de ma 17ème participation et c'est à chaque fois un grand bonheur. Mais l'image de mon arrivée main dans la main avec mon frère Olivier il y a quelques années reste omniprésente dans ma mémoire. Nous n'avions pas réalisé une excellente performance ce jour là, mais l'émotion dépassait tout. Je regrette qu'il ne soit plus à mes cotés"
Cette épreuve constitue-t-elle une bonne préparation pour le prochain marathon de Reims?
"A quinze jours d'intervalle, je la considère comme un bon tremplin. A condition de bien récupérer, car, j'ai beaucoup donné. A 38 ans, je m'alignerai pour la deuxième fois à Reims. Avec les années, on prend goût à l'effort."

2006 _ P. Deville : "Ce sera pour moi une course tactique, mais avec quelques moments cruciaux où il ne faudra pas se manquer, je me suis préparé spécifiquement depuis deux mois, à raison de 140 km par semaine, avec des séances qualitatives de 3 fois 3.000m en 9'30. C'est évidemment loin des 5 fois 3.000m en 9'15 que j'alignait naguère avec mon frère Olivier, mais il faut faire avec ses moyens, et franchement je me sens prêt à tout pour être avec le premier vétéran à Charleville, et là il faudra être costaud pour me larguer."
"J'avais de superbes sensations. Je n'ai jamais souffert et pu conserver un rythme relativement soutenu, autour de 3'15" au kilo. Sur le papier, ils étaient plus forts que moi. Je les ai usés au train."

2008 _ P. Deville : "Je m'étonne. Je n'ai pas d'entraînement. Je pensais craquer, ce qui n'a pas été le cas. Les conditions n'étaient pas si exécrables que ça" 

2009 _ P. Deville :  "Je suis ravi, car on m'avait un peu oublié parmi les favoris. Malgré une élongation mal soignée et une bronchite, je m'étais préparé, notamment durant les quinze derniers jours. Je remercie mon coéquipier Olivier Lejeune, qui a beaucoup travaillé pour moi."


2011 _ P. Deville : "J'étais bien en dessous de ce que j'espérais au niveau de ma condition (arrêté trois semaines en raison d'une contracture à une cuisse). En revanche, en terme de combativité, j'étais à 120 % de mes capacités. Je mets toujours autant de cœur à disputer cette course. J'ai tout de même rarement été dans cet état-là "

2012 _P. Deville : "C'est un truc indéfinissable. Je l'adore et à chaque fois j'y mets le cœur qu'il faut. Cette année, je m'appuie sur six semaines de préparation complète, sans blessure. Les séances se sont bien déroulées. Je devrais donc une nouvelle fois tenir la route. J'ai des ambitions."
"J'ai travaillé à 3'20 au kilo, je devrais être pas mal"
"C'est la première fois que je vais le porter. J'ai fait la demande pour tout ce que j'ai pu réaliser sur cette course. Ils ont accepté, c'est bien " (concernant le dossard n°1)



Philippe Deville en chiffres :


NaissanceLieuTaille (cm)Poids (kg)
31/03/1967Sedan17963


Participations25AnnéeAge
Plus mauvais classement83e 198518
Meilleur classement7e198821
Dans les 10 premiers4
Dans les 20 premiers20
Podiums régionaux18
Podiums ardennais18
Meilleur français2
Record : 23,9km1h16'27"198922
Record : 24,3km1h17'43"199831
Plus mauvais temps1h33'08"199225
Sous les 1h20'8
Sous les 1h25'21


AnnéeAgeTempsGénéralRégionalArdennes
1985181h31'37"83??
1986191h26'34"33105
1987201h24'10"2684
1988211h17'20"711
1989221h16'27"811
19921571h33'08"157
1993261h18'41"2111
1994271h21'37"2244
1995281h19'55"1422
1996291h20'30"1421
1997301h19'25"1332
1998311h17'43"1522
1999321h21'52"1622
2000331h20'07"1132
2001341h22'03"1221
2002351h22'08"1331
2003361h19'20"911
2004371h19'34"811
2005381h22'25"1742
2006391h21'16"1111
2008411h26'16"19107
2009421h20'38"1622
2010431h24'28"153/
2011441h25'27"1511
2012451h24'34"1954
2013461h24'46"1933